Las Terrenas… rien que le nom évoque un doux parfum d’évasion. Ce charmant village de République dominicaine attire depuis des années les voyageurs en quête de plages encore vierges, d’authenticité, et surtout, d’une sensation de liberté qu’on ressent dès son arrivée.
C’est un endroit que je connais bien (je l’ai découvert en 2017), que j’aime profondément, et que je vois évoluer au fil du temps. Et cette année, j’ai vraiment senti que les choses avaient changé. En l’espace d’un an, le visage de Las Terrenas s’est transformé : de nouveaux chantiers, de nouveaux projets immobiliers un peu partout… une dynamique bien visible.
En creusant un peu, je suis tombée sur un article du journal dominicain Hoy qui parle justement de ce boom immobilier que connaît actuellement le village. Et j’ai eu envie d’en discuter ici, sur le blog, en partageant à la fois ce que dit l’article… et mon ressenti sur cette évolution.
Un village de rêve… qui attire le monde entier
Las Terrenas a longtemps été un secret bien gardé. Des kilomètres de plages sauvages, une nature encore préservée, une ambiance chaleureuse, libre, ouverte au monde… Ici, on croise des locaux, des expats, des voyageurs de passage, des familles venues changer de vie. Et ça fonctionne, parce que tout le monde y trouve un rythme plus doux.
Depuis 2017, année où j’ai découvert ce petit coin de paradis pour la première fois, j’ai vu le village évoluer à vue d’œil. D’année en année, les visages changent, les bâtiments poussent, les routes s’animent… mais l’essence de Las Terrenas reste là, bien vivante. Ce qui me touche, c’est de voir autant de voyageurs tomber sous le charme, parfois dès les premiers jours, et décider de rester un peu plus longtemps… parfois pour toujours.
J’ai vu passer des backpackers, des familles en repérage, des digital nomads, des danseurs, des rêveurs, des retraités en quête de soleil et des jeunes en quête de sens. Beaucoup ne repartent jamais vraiment.
Las Terrenas attire pour ses plages, oui, mais aussi pour son ambiance unique. On y vient pour ralentir, pour se reconnecter, pour apprendre la bachata, danser jusqu’à tard sur la plage ou dans les bars, discuter avec des inconnus devenus amis, manger du poisson grillé les pieds dans le sable… Et surtout, pour cette sensation de liberté que l’on ressent dès qu’on pose les pieds ici.
Il y a une vraie culture de la mixité, du partage, une énergie vibrante qui fait que Las Terrenas ne ressemble à aucun autre endroit. Ce n’est pas seulement une destination touristique : c’est un état d’esprit.
Alors forcément, Las Terrenas attire. Et les investisseurs l’ont bien compris.
Quand la presse locale s’interroge sur le futur de Las Terrenas
J’ai lu récemment un article du journal dominicain Hoy qui parle justement de l’évolution actuelle de Las Terrenas. Un article qui m’a interpellée, parce qu’il met en lumière ce qu’on ressent quand on connaît un peu le village : ça construit beaucoup, et très vite (trop vite ?)
Selon Hoy, plus de 30 projets immobiliers seraient en cours en ce moment, pour un total d’environ 5 000 unités résidentielles. Un chiffre impressionnant pour un endroit comme Las Terrenas, qui n’a pas forcément les infrastructures pour suivre ce rythme effréné. Effectivement, entre les coupures d’électricités à répétition, les problèmes d’eau, la saturation des routes ou encore la gestion des eaux usées, le village montre des signes de tension mais cela ne date pas d’hier.
Et justement, le journal soulève ces points importants :
- L’approvisionnement en eau potable devient un vrai défi. En cas de fortes pluies, l’eau devient impropre à la consommation, obligeant à interrompre le service pendant plusieurs jours.
- La gestion des eaux usées est également problématique. Il existe bien une station d’épuration, mais le réseau de canalisations reste insuffisant, ce qui peut entraîner des débordements, surtout lors des coupures d’électricité.
- La circulation routière, elle aussi, qui peut devenir catastrophique selon les jours. Certaines rues ont dû être fermées pour permettre des travaux, et les axes principaux sont de plus en plus encombrés, surtout aux heures de pointe ou pendant les périodes touristiques. En voiture, on peut mettre parfois 30 minutes à sortir du village. En scooter ou en quad, il faut être très vigilent car il y a du trafic de partout.
- L’article évoque aussi les règlements d’urbanisme qui, selon certains promoteurs, freinent les projets. Aujourd’hui, la réglementation autorise un maximum de 15 unités par hectare, avec une hauteur limitée à 3 niveaux. Des règles qui ont sans doute été pensées pour préserver l’esprit du village, mais qui ne semblent plus adaptées au contexte actuel.
Mon regard personnel sur l'évolution de Las Terrenas
Oui, on sent clairement que Las Terrenas est en train de changer. Les constructions sont partout. Dans certaines ruelles, c’est même devenu désagréable : il suffit qu’un camion passe un peu vite pour qu’on se prenne la poussière en pleine figure. Les prix, eux aussi, ont flambé. Manger chez les pêcheurs derrière le cimetière — un de mes petits plaisirs simples — est devenu un luxe… On peut facilement s’en tirer avec une addition de plus de 2 000 pesos pour deux personnes.
C’est vrai, cette effervescence est aussi le signe d’un dynamisme économique. C’est réjouissant de voir que le village attire, qu’il vit, qu’il fait rêver. Mais je ne vous cache pas que ça m’attriste un peu aussi. Parce que je suis profondément nostalgique du Las Terrenas d’avant 2021. Celui plus calme, plus brut, plus accessible, où l’on sentait encore davantage la magie simple du lieu.
Je pense qu’il est important que cette croissance se fasse avec conscience. Ce qui fait la beauté de Las Terrenas, ce n’est pas seulement son décor de carte postale : c’est son rythme de vie, son authenticité, sa nature, et ce sentiment de liberté qui touche tant de gens. Et tout ça mérite d’être protégé.
Et vous, vous en pensez quoi ? Est-ce que vous avez remarqué vous aussi ces changements à Las Terrenas ? Vous trouvez que c’est une bonne chose, ou que ça va trop vite ? Est-ce que le développement durable vous semble possible ici ?
Je serais ravie d’échanger avec vous en commentaire ou en message.
Et si vous lire l’article complet du journal Hoy, il est disponible juste ici.
À très bientôt pour de nouvelles découvertes sur Hola Las Terrenas !
2 réponses
La recherche effrénée du profit qu’on sent partout à Las Terrenas altère le charme de ce village que j’ai découvert en 2005 et où se mêlaient assez harmonieusement dominicains , résidents étrangers et touristes . La magie n’agit plus . Il est urgent de réagir dans l’intérêt même de ses habitants .
Excellent texte, rédigé avec une certaine dose d’objectivité et de méticuleuses observations. Félicitations. Cependant, bien que je partage bon nombre des ces observations, je demeure sceptique quant au développement futur harmonieux de ce village de villégiature si les autorités municipales et provinciales (Samana) n’agissent pas RAPIDEMENT ! J’ai l’exemple de Tullum ( Mexico), entre autres, dont les élus n’avaient pas fait preuve de vision et de planification à moyen et à long terme. En effet le boom immobilier des années 2000 s’est vite transformé en une agglomération quelconque, dense et surpeuplée, affectant la qualité et l’authenticité du village. Je suggère que les autorités compétentes de concert avec les agents immobiliers ainsi que les groupes de volontaires locaux accordent leurs violons pour notament :
1. réparer et moderniser les infrastrures vétustes de collecte , de canalisations des eaux pluviales
2. de réglementer et de rendre plus sécuritaire la circulation véhiculaire ( autos, camions, motos). il est impensable et parfois mortel de permettre à des individus de surélever les roues avant de leurs véhicules à des vitesses élevées dont les nombreuses pertes de controle ont fauchés la vie de plusieurs citoyens ( dominicains et visiteurs !). Ce n’est pas une question de culture comme disent des dominicains sur les réseaux sociaux, mais bien bien de respect de la vie des autres et une négation totale de civisme. Quant aux camions chargés de materiaux de construction qui empruntent les voies étroites de la ville et de la collectrice principale il faut absolument empêcher qu’ils provoquent des accidents mortels qui auront un impact négatif sur le tourime
3. Réglementer les décibels émis par les hauts parleurs dans les lieux publics, ce pour les dominicains et les visiteurs. Tout le monde a le droit de se se reposer en paix et en toute tranquilité !Encore une fois ce n’est pas une question de…culture mais bien de manque de civisme et de respect pour les autres.
3. Fournir des lieux et des équipements sanitaires publics le long des plages ! ( poubelles propres, douches et sanitaires fonctionnels et propres, etc)
4. réglementer et faciliter la stationnement en dehors des axes urbains de circulation ainsi que le long du boulevard du 27 février longeant la mer, de Ballenas à Portillo dégageant ainsi ladite voie;
5. favoriser les déplacements pédestres et ajout de trottoirs le long du boulevard du 27 février pour
diminuer les déplacements en autos;
6. établir des réglement de zonage et de construction dans les nouveaux développment de maniere a empêcher qu’une scierie ou des commerces lourds avoisinent les secteurs résidencielles et appliquer la réglementation !
Ce sont de peitis gestes réalistes et faisables qui peuvent empêcher que ce petit paradis devienne dans 5 ans….un enfer !
Je demeure un un fan de Las Terrenas, je souhaite qu »il ne ..périsse pas. À bon entendeur, salut
Pierre de Villiers,