Il y a des personnes qui arrivent quelque part… et qui y trouvent bien plus qu’un paysage ou un climat agréable. Ninon, elle, a trouvé une vie.
Arrivée à Las Terrenas en 2021, après une grande période de remise en question, elle pensait simplement entamer un voyage. Elle a posé ses valises ici pour quelques semaines. Finalement, elle ne les a jamais vraiment refaites. Parce qu’elle a trouvé, dans ce coin de République dominicaine, une énergie rare, une lumière qui lui parle, une façon de vivre qui la touche profondément. Et c’est ici qu’elle donne vie à sa passion : la photographie.
Ninon Renard, un regard doux et vrai sur Las Terrenas
Une photographe connectée au vivant
Crédit photos : Ninon Renard – By Nin
Des rencontres qui laissent une trace
Ninon travaille avec des couples, des familles, des créateurs, des professionnels du coin, mais elle aime surtout prendre le temps de flâner, d’observer, de tisser du lien. Une de ses plus belles séances ? Avec l’horloger du centre du village. Pendant des mois, elle passe devant sa petite boutique bleue, l’observe, échange un sourire. Un jour, elle ose lui demander si elle peut le photographier. Il accepte avec une simplicité désarmante.
Elle le capture concentré, puis debout, fier, devant son échoppe. Mais elle sent que ce n’est pas fini. Elle revient le lendemain, juste pour discuter. Il lui parle de sa vie, de son amour pour ce village, et surtout, il lui dit une phrase qu’elle n’oubliera jamais :
“Lo que me motiva a vivir aquí es que encontré mucho amor. Estoy casado aquí, me siento terrenero, y sobre todo, conocí el amor de Dios.”
C’est ce genre de moments qui lui rappelle pourquoi elle fait ce métier.
Un autre projet cher à son cœur : une vidéo avec les enfants de son quartier. Elle les suit dans la fabrication des chichiguas, ces cerfs-volants traditionnels. Ensemble, ils cherchent des branches dans la montagne, achètent des fundas colorées à 10 pesos, construisent, jouent, rient. Chaque jour à 18h, ils viennent la chercher pour aller faire voler leurs créations. Ninon filme, photographie, documente. Avec eux, elle retrouve la magie de l’enfance. Et ça se sent dans chaque image.
Être soi, dans un village d’artistes
À Las Terrenas, les photographes sont nombreux. Pourtant, Ninon ne cherche pas à se démarquer à tout prix. Elle reste fidèle à elle-même. Elle ne copie pas, ne se compare pas, ne s’éparpille pas. Elle suit son intuition, note ses idées, observe ce qui la touche. Et c’est ce qui rend ses images si justes, si tendres, si vivantes.
Elle le dit si bien : ce village a une âme. Et c’est cette âme qu’elle capture. Les regards francs, les cheveux mouillés, les gestes tendres. La lumière brute du matin. Les enfants qui jouent. Les vieux qui sourient.
Elle capte le vrai Las Terrenas. Celui du quotidien. Celui qu’on aime. Celui qui nous touche en plein coeur.
Une suite encore à écrire
Aujourd’hui, Ninon développe son activité entre portraits, événements, collaborations avec des créateurs locaux… et se tourne aussi de plus en plus vers la vidéo. Chaque projet est une nouvelle histoire à raconter.
Elle ne sait pas exactement où elle sera dans cinq ans – peut-être ici, peut-être ailleurs. Mais elle sait que Las Terrenas restera toujours son point d’ancrage. Parce qu’ici, elle a trouvé une famille, des racines, un équilibre.
Et nous, on a de la chance qu’elle soit là, à raconter ce village avec autant de sensibilité.